Qu’est ce qu’une autobiographie ?
En ce moment, nous nous penchons sur l’autobiographie pour ceux qui ont envie de raconter leur histoire. Je t’invite à lire mon article de présentation, ainsi que mes articles sur pour quoi écrire son autobiographie, le matériel, l’environnement… Aujourd’hui, nous allons voir concrètement ce qu’est une autobiographie, pour savoir de quoi nous parlons, vers quoi tu peux aller.
Alors, un petit peu de grec ne fait pas de mal ! Ce mot est composé de trois racines grecques : AUTO, soi-même ; BIO, la vie et GRAPHEM, écrire. L’autobiographie est donc l’écriture du récit de sa propre vie. Pour aller plus loin, l’autobiographie, souvent au passé, est centré sur l’auteur qui raconte à la première personne sa vie, ses sentiments, ses opinions, son évolution… Il écrit lui-même sa biographie, avec ses impressions, ses sens et ses réactions.
Journal
Tu as peut-être lu le journal d’Anne Franck. Un journal intime est une très bonne façon de s’écrire. J’irais même plus loin, quelqu’un qui veut laisser une trace devrait écrire son journal le plus tôt possible. D’abord, pour toutes les raisons citées dans les autres articles : le plaisir d’écrire, la thérapie, comprendre qui l’on est, le travail et l’habitude d’écriture. Le journal intime s’écrit au jour le jour, il n’y a pas de perte de souvenir, les sentiments sont recueillis à chaud, le temps est au présent. Francis Duponchel disait : « L’avenir est inconnu et source d’inquiétude : seuls les condamnés à mort sont rassurés. » N’est-ce pas par peur de la mort que nous écrivons ? Jean d’Ormeson dans Le guide des égarés nous dit aussi : « Très près de l’avenir, dans quelques années, dans quelques mois ou peut-être demain, un mur s’élève tout à la fin pour nous empêcher de connaitre notre destin. »
Les Mémoires
Tu me diras : alors les Mémoires, c’est une autobiographie ? Et bien peut-être, mais une autobiographie n’est pas des Mémoires. D’ailleurs il y a un indice dans la typographie : les Mémoires s’écrivent avec un M majuscule. Ils sont écrits à la fin d’une vie, de façon plus solennelle, elles ont une certaine noblesse. En effet, il ne s’agit pas d’écrire sur soi car l’auteur n’est finalement plus le personnage principal. Il devient un témoin de l’Histoire, elle aussi avec un grand H. Les Mémoires relatent des faits importants, historiques. On parle de souvenir donc de passé.
Pour donner le ton, voici deux exemples choisis : Mémoires de guerre de Charles de Gaule ou sous le même titre Mémoires de Guerre, en deux volumes cette fois, de Winston Churchil. Bien sûr, c’est une partie de l’Histoire, avec des hommes immenses, des vies en jeu, des faits historiques. C’est important. Pour écrire des Mémoires, il te faut au moins cela.
La Forme
Comment vas-tu rédiger cela ? Un long récit uniforme, une lettre, un journal intime ? En fait, tu as beaucoup de possibilité, cela dépend de ton inventivité. Parfois, c’est plus facile d’écrire à quelqu’un ; à l’inverse, d’autres préfèrent se détacher de tout sentiment. Prenons l’exemple de Victor Hugo qui a écrit pendant cinquante ans à la même femme Julienne Drouet : 50 ans de lettres d’amour 1833-1883. C’est une façon de se raconter. Ecrire en prose me semble tout de même la version la plus simple à l’écriture comme à la lecture. Mais tu peux glisser des poèmes dans le récit ou à chaque fin de chapitre par exemple. C’est un moyen détourné de faire apparaître sa sensibilité.
Pour ne laisser aucun sentiment, tu peux faire une description chirurgicale, je dirais même une autopsie littéraire, rester froid et sans émotion. Il faudra alors se demander pour qui ? Qui cela intéresse de lire une chronologie froide ? Ton écrit est une confidence, le papier ton meilleur ami. Si tu écris pour tes enfants, tes petits enfants, ils doivent connaitre l’homme derrière la plume. Même un biographe essai de mettre un peu d’émotion dans son récit.